L’exposition collective « Itinéraire Bis » revient sur les parcours d’artistes dont les créations ont marqué la période du miracle ivoirien.

S’il est d’ordinaire de partir d’une idée pour faire émerger une oeuvre, l’approche ici est toute autre : elle part du matériel vers l’immatériel, du figuratif vers l’abstrait.

« Itinéraires bis » met en évidence les interactions et évolutions de style entre les créations d’un mentor : Samir Zarour et celles de ceux qui ont été autrefois ses apprentis : Jacques Samir Stenka, Théodore Koudougnon et Youssouf Bath.

Le style académique et luxuriant de Samir Zarour retranscrit, d’une part, cette période de prospérité et d’abondance, caractéristique des vingt glorieuses ivoiriennes.

D’autre part, l’écriture de Youssouf Bath et de Théodore Koudougnon, deux des membres fondateurs du courant Vohou-Vohou, ce mouvement artistique né dans la fin des années 70, marque une rupture avec l’esthétique classique appliquée jusqu’alors.

Leurs compositions expérimentales, mixant les techniques (collage, peinture, dessin…) et juxtaposant les matières (écorces et sciure de bois, sable, papier mâché, acrylique…) résonnent comme des signes annonciateurs de la fin d’une période dorée.

Enfin, avec une approche plus métaphysique, qui met en perspective l’imperceptible dans le monde des vivants ou dans celui de l’eau-delà, Jacques Samir Stenka et ses silhouettes aux formes d’insectes inspirées par son passé d’illustrateur scientifique, s’impose comme un intermédiaire entre les deux caractères précédents.